Google demande la suppression de l'application Windows Phone YouTube développée par Microsoft !
Christophe Lavalle
Mercredi 22 mai 2013, 20:02
Mercredi 22 mai 2013, 20:02
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Voilà une mauvaise nouvelle pour les utilisateurs de la plateforme Windows Phone : Google a envoyé une lettre à Microsoft dans le but d'obtenir le retrait immédiat et définitif de l'application YouTube, application développée par Microsoft lui-même et très récemment mis à jour (mise à jour qui n'est pas passée inaperçue grâce à sa grande qualité). Nos confrères de The Verge ont réussi à se procurer cette lettre. Revenons sur les détails de cette affaire qui cristallise la guerre aujourd'hui ouverte entre les deux géants.
La lettre de Google et les déclarations de Larry Page
Durant la Google I/O qui s'est déroulée la semaine dernière, Google a été offensif vis-à-vis des récentes améliorations des services en ligne de la firme de Redmond. Larry Page, CEO de Google, est revenu sur la récente compatibilité du service Outlook.com (et SkyDrive) avec sa messagerie instantanée Google Talk dans les termes suivantes :
Larry Page continue ensuite (probablement en évoquant Windows Phone et Internet Explorer) :
Larry Page termine ensuite par des termes très dures : nous sommes "en lutte contre les gens comme Microsoft".
Mais ces différentes attaques cachent une autre procédure bien plus formelle : Google a envoyé une lettre à Microsoft demandant le retrait immédiat de l'application YouTube du Windows Phone Store. Il est également demandé à l'éditeur d'utiliser un moyen (désinstallation à distance ? désactivation des API ?) pour empêcher les utilisateurs qui ont installé cette application de poursuivre l'utilisation de cette dernière.
Les griefs indiqués par Google pour justifier cette demande concerne la "désactivation" des publicités au sein des vidéos ainsi que la fonctionnalité permettant de les télécharger afin de les visionner en mode hors-ligne.
Voici la lettre (dans son intégralité) envoyée par Google :
Cette demande de la part de Google revêt un caractère bien particulier : la firme de Mountain View n'a pas participé au développement de l'application tant en termes de ressources humaine (support) ou technique (API). Le développement d'une telle application par Microsoft est une aubaine tant pour prouver la qualité des API mises à disposition par Google que pour permettre aux utilisateurs fidèles de YouTube de continuer à le faire sur Windows Phone sans qu'ils regardent vers un autre service (Vimeo par exemple, disponible sur Windows Phone).
A défaut d'une implication de Google sur Windows Phone, cela permet pourtant de répondre au besoin de part et d'autre.
La réponse de Microsoft
Microsoft ne compte cette fois-ci pas céder sur ce dossier en faisant preuve de caractère (à l'inverse de ses relations avec les constructeurs et opérateurs). L'éditeur rétorque à Google qu'il sera ravis d'inclure des publicités au sein de l'application, mais qu'il lui faut pour cela un accès aux API que la firme de Moutain View garde privées pour son propre et unique usage. Et pan !
L'éditeur ne veut pas revenir en arrière et assume pleinement son choix de développer une telle application. Ce n'est pourtant pas le rôle de Microsoft de développer une application qui promeut non pas ses propres services mais les services d'un de ses concurrents. L'éditeur juge cependant inacceptable de ne pas proposer une telle application majeure aux utilisateurs de sa plateforme mobile. D'où la mise en place de moyens humains et techniques à sa propre charge.
Google fait tout ce qu'il est en son pouvoir pour ne pas s'impliquer sur Windows Phone. Récemment il a décidé d'arrêter le support du protocole propriétaire Exchange ActiveSync (Microsoft) empêchant à cette occasion les utilisateurs de synchroniser leurs contacts et calendriers. Ce protocole, également utilisé par les utilisateurs d'iOS, est arrêté au profit d'autres protocoles non gérés par Windows Phone (CardDav et CalDav). Ils le seront d'ici la fin juillet - arrêt du service pour les utilisateurs existants du protocole ActiveSync, seuls les nouveaux utilisateurs sont rejetés pour le moment - dans la mise à jour GDR2 pour Windows Phone 8.
Bien que le planning ne soit pas clairement établi, la mise à jour GDR2 est prévue d'ici la fin juillet, et disponible de série sur le nouveau Nokia Lumia 925 qui sera en vente dès juillet. Cette mise à jour est en ce moment même en train de passer les tests techniques auprès des principaux opérateurs de téléphonie à travers le monde.
Espérons sincèrement que cette histoire ne s'arrêter à cela, la commission européenne a peut-être là tous les éléments factuels pour enfin "punir" Google. Microsoft est obligé de lui-même développer une application pour que ses utilisateurs puissent utiliser le service de Google dans de bonnes conditions mais en plus sans l'aide de ce dernier. Microsoft indique qu'il est prêt à inclure les publicités de son concurrent mais qu'à cause de la rétention par ce dernier au niveau de l'accès aux APIs qui vont bien, il ne peut le faire.
Si l'Union Européenne est cohérente, elle doit s'imposer et "punir" sévèrement Google comme ce fut le cas par le passé pour Microsoft avec le ballot screen pour laisser le choix à l'utilisateur du navigateur qu'il souhaite installer et configurer par défaut. Au total, la commission européenne a infligé à Microsoft plus de 2,16 milliards d'euros de sanctions financières.
La lettre de Google et les déclarations de Larry Page
Durant la Google I/O qui s'est déroulée la semaine dernière, Google a été offensif vis-à-vis des récentes améliorations des services en ligne de la firme de Redmond. Larry Page, CEO de Google, est revenu sur la récente compatibilité du service Outlook.com (et SkyDrive) avec sa messagerie instantanée Google Talk dans les termes suivantes :
« J'ai personnellement été assez triste de constater l'attitude de l'industrie sur toutes ces choses. Si vous prenez quelque chose d'aussi simple que la messagerie instantanée, nous avons une offre de partenariat depuis toujours. Rien que cette semaine, Microsoft a profité de cette opportunité en collaborant avec nous. Une seule société ne peut pas. On ne peut pas prendre une entreprise pour une vache laitière. »
Larry Page continue ensuite (probablement en évoquant Windows Phone et Internet Explorer) :
« Vous ne pouvez pas vous concentrer sur ce qui est négatif et sur les jeux à somme nulle. Je ne sais pas comment gérer toutes ces choses et je suis triste que le Web n'avance pas aussi vite qu'il devrait. Nous avons du mal avec les gens comme Microsoft. »
Larry Page termine ensuite par des termes très dures : nous sommes "en lutte contre les gens comme Microsoft".
Mais ces différentes attaques cachent une autre procédure bien plus formelle : Google a envoyé une lettre à Microsoft demandant le retrait immédiat de l'application YouTube du Windows Phone Store. Il est également demandé à l'éditeur d'utiliser un moyen (désinstallation à distance ? désactivation des API ?) pour empêcher les utilisateurs qui ont installé cette application de poursuivre l'utilisation de cette dernière.
Les griefs indiqués par Google pour justifier cette demande concerne la "désactivation" des publicités au sein des vidéos ainsi que la fonctionnalité permettant de les télécharger afin de les visionner en mode hors-ligne.
Voici la lettre (dans son intégralité) envoyée par Google :
Cette demande de la part de Google revêt un caractère bien particulier : la firme de Mountain View n'a pas participé au développement de l'application tant en termes de ressources humaine (support) ou technique (API). Le développement d'une telle application par Microsoft est une aubaine tant pour prouver la qualité des API mises à disposition par Google que pour permettre aux utilisateurs fidèles de YouTube de continuer à le faire sur Windows Phone sans qu'ils regardent vers un autre service (Vimeo par exemple, disponible sur Windows Phone).
A défaut d'une implication de Google sur Windows Phone, cela permet pourtant de répondre au besoin de part et d'autre.
La réponse de Microsoft
Microsoft ne compte cette fois-ci pas céder sur ce dossier en faisant preuve de caractère (à l'inverse de ses relations avec les constructeurs et opérateurs). L'éditeur rétorque à Google qu'il sera ravis d'inclure des publicités au sein de l'application, mais qu'il lui faut pour cela un accès aux API que la firme de Moutain View garde privées pour son propre et unique usage. Et pan !
L'éditeur ne veut pas revenir en arrière et assume pleinement son choix de développer une telle application. Ce n'est pourtant pas le rôle de Microsoft de développer une application qui promeut non pas ses propres services mais les services d'un de ses concurrents. L'éditeur juge cependant inacceptable de ne pas proposer une telle application majeure aux utilisateurs de sa plateforme mobile. D'où la mise en place de moyens humains et techniques à sa propre charge.
Google fait tout ce qu'il est en son pouvoir pour ne pas s'impliquer sur Windows Phone. Récemment il a décidé d'arrêter le support du protocole propriétaire Exchange ActiveSync (Microsoft) empêchant à cette occasion les utilisateurs de synchroniser leurs contacts et calendriers. Ce protocole, également utilisé par les utilisateurs d'iOS, est arrêté au profit d'autres protocoles non gérés par Windows Phone (CardDav et CalDav). Ils le seront d'ici la fin juillet - arrêt du service pour les utilisateurs existants du protocole ActiveSync, seuls les nouveaux utilisateurs sont rejetés pour le moment - dans la mise à jour GDR2 pour Windows Phone 8.
Bien que le planning ne soit pas clairement établi, la mise à jour GDR2 est prévue d'ici la fin juillet, et disponible de série sur le nouveau Nokia Lumia 925 qui sera en vente dès juillet. Cette mise à jour est en ce moment même en train de passer les tests techniques auprès des principaux opérateurs de téléphonie à travers le monde.
Espérons sincèrement que cette histoire ne s'arrêter à cela, la commission européenne a peut-être là tous les éléments factuels pour enfin "punir" Google. Microsoft est obligé de lui-même développer une application pour que ses utilisateurs puissent utiliser le service de Google dans de bonnes conditions mais en plus sans l'aide de ce dernier. Microsoft indique qu'il est prêt à inclure les publicités de son concurrent mais qu'à cause de la rétention par ce dernier au niveau de l'accès aux APIs qui vont bien, il ne peut le faire.
Si l'Union Européenne est cohérente, elle doit s'imposer et "punir" sévèrement Google comme ce fut le cas par le passé pour Microsoft avec le ballot screen pour laisser le choix à l'utilisateur du navigateur qu'il souhaite installer et configurer par défaut. Au total, la commission européenne a infligé à Microsoft plus de 2,16 milliards d'euros de sanctions financières.
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