Bill Gates trouve que les utilisateurs d'iPad sont frustrés... Réalité ? Non !
Christophe Lavalle
Dimanche 12 mai 2013, 12:31
Dimanche 12 mai 2013, 12:31
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Depuis quelques semaines, Bill Gates a une présence médiatique plutôt prononcée dans les différents médias de l'autre côté de l'Atlantique. Dans un entretien donné au média CNBC, il déclare qu' "avec Windows 8, Microsoft tente de gagner des parts de marché, sur les produits de type iPad. Mais beaucoup de ces utilisateurs sont frustrés. Ils ne peuvent pas taper [sur un clavier]. Ils ne peuvent pas créer de documents. Nous leur fournissons une solution avec ce qu'ils ont pu avoir, sans pour autant abandonner ce qu'ils attendaient d'un PC. Si vous avez une Surface ou Surface Pro, vous avez la portabilité d'une tablette, mais la richesse d'un clavier et Office". Revenons quelques instants sur cette déclaration.
Pour prendre le contre-pied de Bill Gates, prenons le comportement des utilisateurs comme arguments ou du moins comme simple indice sur ce qu'ils consomment (donc ce qu'ils aiment et considèrent comme répondant à leur besoin à un instant T). Les Surface RT ou Surface Pro ne se vendent pas par palettes entières chaque jour au contraire des iPad et depuis quelques mois des tablettes Android. Niveau chiffre, lors du précédent trimestre Microsoft a vendu 1,8 millions de tablettes Windows 8/RT (Surface - 900 000 unités, soit 1,8% de parts de marché - et tablettes des autres constructeurs confondus) alors qu'Apple en a vendu 19,5 millions et les constructeurs autour d'Android 28,5 millions.
Les foules sont donc loin d'être conquises. L'effet de masse y joue peut-être un rôle mais pas suffisant pour expliquer de telles différences surtout que les tablettes Surface n'est pas uniquement vendu en ligne mais également chez les partenaires comme la Fnac (par exemple) depuis décembre dernier.
L'autre élément qui frappe c'est le fait de passer sous silence que l'offre d'une suite bureautique existe pour les produits iOS (pour l'iPad et iPhone) avec Pages (concurrent de Word), Numbers (concurrent d'Excel) et Présentation (concurrent de PowerPoint). Ces applications sont développées par Apple et gère les documents Microsoft Office même si la compatibilité n'est pas nécessairement optimale. Mais pour rédiger une lettre depuis son iPad puis l'enregistrer dans le Cloud en PDF ou l'imprimer avec AirPrint est possible.
Reconnaissons que le clavier virtuel de Windows 8 est d'excellente qualité et dépasse celui de l'iPad au niveau de son ergonomie. Le même constat peu d'ailleurs être fait avec le clavier virtuel de l'iPhone comparé à celui présent de Windows Phone. Toutefois, le clavier virtuel d'Apple (iPad et iPhone) reste malgré tout d'excellente qualité tant au niveau de sa réactivité et de son ergonomie - Microsoft est simplement un ton au-dessus encore - et il s'utilise aisément sans gène. Mais si Bill Gates parle du clavier physique des Touch Covers associés aux Surface, on ne peut que le contredire sur le confort de ce dernier. Pour avoir eu l'occasion de l'utiliser à de nombreuses reprises, il n'est pas confortable...
Enfin, rien n'empêche Microsoft de proposer la suite Office sur iPad. Des rumeurs circulent depuis 2011 sur un tel portage qui ne semble toutefois pas avancer avec de multiples reports sur sa sortie. Pourtant, Office aurait toute sa place dans la stratégie multi-écrans et au sein de l'offre Office 365 de l'éditeur même sur la plateforme concurrente (iOS). Cela représente un marché non négligeable et permettrait peut-être à Microsoft d'attirer des utilisateurs vers ses services et in finé vers Windows comme Apple a su le faire avec les terminaux iOS qui attirent les utilisateurs vers ses services et produits dont les Mac. Apple est d'ailleurs le seul constructeur à voir ses ventes de Mac augmenter ces dernières années alors que la vente au niveau mondial de PC est en chute, accélérée par la crise et le nouveau marché des tablettes tactiles.
Nul doute que le levier du portage de la suite Office est le dernier que Microsoft possède pour attirer les utilisateurs vers Windows et ses tablettes mais l'éditeur n'est pas en position de force et ce qu'il propose aujourd'hui ne permet pas aux utilisateurs d'être attirés et de "migrer" vers les tablettes Windows 8. L'offre applicative étant encore faible avec une qualité jugée très variable et le système possédant une courbe d'apprentissage plus élevé que les systèmes concurrents - notamment iOS. L'avenir nous dira si la firme de Redmond a raison mais permettre aux utilisateurs de découvrir d'autres outils et applications qui répondent à leur besoins peut les détourner à jamais de la suite Office avec la perte potentielle d'une de ses vaches à lait.
Bref, nous sommes là encore dans un discours purement marketing. Type de communication que la firme de Redmond utilise également pour promouvoir Internet Explorer 10 ces derniers temps mais qu'elle ne maitrise pas vraiment ou n'utilise pas nécessairement à bon escient...
Pour prendre le contre-pied de Bill Gates, prenons le comportement des utilisateurs comme arguments ou du moins comme simple indice sur ce qu'ils consomment (donc ce qu'ils aiment et considèrent comme répondant à leur besoin à un instant T). Les Surface RT ou Surface Pro ne se vendent pas par palettes entières chaque jour au contraire des iPad et depuis quelques mois des tablettes Android. Niveau chiffre, lors du précédent trimestre Microsoft a vendu 1,8 millions de tablettes Windows 8/RT (Surface - 900 000 unités, soit 1,8% de parts de marché - et tablettes des autres constructeurs confondus) alors qu'Apple en a vendu 19,5 millions et les constructeurs autour d'Android 28,5 millions.
Les foules sont donc loin d'être conquises. L'effet de masse y joue peut-être un rôle mais pas suffisant pour expliquer de telles différences surtout que les tablettes Surface n'est pas uniquement vendu en ligne mais également chez les partenaires comme la Fnac (par exemple) depuis décembre dernier.
L'autre élément qui frappe c'est le fait de passer sous silence que l'offre d'une suite bureautique existe pour les produits iOS (pour l'iPad et iPhone) avec Pages (concurrent de Word), Numbers (concurrent d'Excel) et Présentation (concurrent de PowerPoint). Ces applications sont développées par Apple et gère les documents Microsoft Office même si la compatibilité n'est pas nécessairement optimale. Mais pour rédiger une lettre depuis son iPad puis l'enregistrer dans le Cloud en PDF ou l'imprimer avec AirPrint est possible.
Reconnaissons que le clavier virtuel de Windows 8 est d'excellente qualité et dépasse celui de l'iPad au niveau de son ergonomie. Le même constat peu d'ailleurs être fait avec le clavier virtuel de l'iPhone comparé à celui présent de Windows Phone. Toutefois, le clavier virtuel d'Apple (iPad et iPhone) reste malgré tout d'excellente qualité tant au niveau de sa réactivité et de son ergonomie - Microsoft est simplement un ton au-dessus encore - et il s'utilise aisément sans gène. Mais si Bill Gates parle du clavier physique des Touch Covers associés aux Surface, on ne peut que le contredire sur le confort de ce dernier. Pour avoir eu l'occasion de l'utiliser à de nombreuses reprises, il n'est pas confortable...
Enfin, rien n'empêche Microsoft de proposer la suite Office sur iPad. Des rumeurs circulent depuis 2011 sur un tel portage qui ne semble toutefois pas avancer avec de multiples reports sur sa sortie. Pourtant, Office aurait toute sa place dans la stratégie multi-écrans et au sein de l'offre Office 365 de l'éditeur même sur la plateforme concurrente (iOS). Cela représente un marché non négligeable et permettrait peut-être à Microsoft d'attirer des utilisateurs vers ses services et in finé vers Windows comme Apple a su le faire avec les terminaux iOS qui attirent les utilisateurs vers ses services et produits dont les Mac. Apple est d'ailleurs le seul constructeur à voir ses ventes de Mac augmenter ces dernières années alors que la vente au niveau mondial de PC est en chute, accélérée par la crise et le nouveau marché des tablettes tactiles.
Nul doute que le levier du portage de la suite Office est le dernier que Microsoft possède pour attirer les utilisateurs vers Windows et ses tablettes mais l'éditeur n'est pas en position de force et ce qu'il propose aujourd'hui ne permet pas aux utilisateurs d'être attirés et de "migrer" vers les tablettes Windows 8. L'offre applicative étant encore faible avec une qualité jugée très variable et le système possédant une courbe d'apprentissage plus élevé que les systèmes concurrents - notamment iOS. L'avenir nous dira si la firme de Redmond a raison mais permettre aux utilisateurs de découvrir d'autres outils et applications qui répondent à leur besoins peut les détourner à jamais de la suite Office avec la perte potentielle d'une de ses vaches à lait.
Bref, nous sommes là encore dans un discours purement marketing. Type de communication que la firme de Redmond utilise également pour promouvoir Internet Explorer 10 ces derniers temps mais qu'elle ne maitrise pas vraiment ou n'utilise pas nécessairement à bon escient...
Commentaires (2)
Ba moi à chaque fois que je touche un ipad je suis effectivement frustré par le manque de possibilité, liberté... Quel calvaire pour lire un simple film...
Les usages sont aussi variés que les utilisateurs. Personnellement, l'usage que je fais d'une tablette correspond très bien celui d'un utilisateur d'iPad : un excellent écran pour lire et consommer du contenu, et toutes les applications nécessaires pour partager/communiquer/créer. La consommation de films sur un iPad s'effectue soit via une application dédiée qui stream sur le NAS soit via iTunes directement.
Mais je reconnais sans problème que cet usage ne correspond à tout le monde, tu en es l'exemple et je comprends parfaitement tes besoins
Là ou je ne suis pas d'accord, c'est l'angle choisi par Bill Gates pour justifier que les utilisateurs sont frustrés. Je ne suis pas du tout d'accord avec lui à propos que la non-présence de la suite Office frustre les utilisateurs : il existe de nombreuses applications compatibles avec les fichiers Office et qui permettent de les modifier. Y compris une suite bureautique développée directement par Apple. De plus, une tablette n'est pas un outil de production de documents Office, ce n'est pas le but d'un tel matériel. D'ailleurs, le clavier de la Surface n'est pas du tout confortable pour « produire ». Son constat est donc faux avec son angle.
Mais je reconnais sans problème que cet usage ne correspond à tout le monde, tu en es l'exemple et je comprends parfaitement tes besoins
Là ou je ne suis pas d'accord, c'est l'angle choisi par Bill Gates pour justifier que les utilisateurs sont frustrés. Je ne suis pas du tout d'accord avec lui à propos que la non-présence de la suite Office frustre les utilisateurs : il existe de nombreuses applications compatibles avec les fichiers Office et qui permettent de les modifier. Y compris une suite bureautique développée directement par Apple. De plus, une tablette n'est pas un outil de production de documents Office, ce n'est pas le but d'un tel matériel. D'ailleurs, le clavier de la Surface n'est pas du tout confortable pour « produire ». Son constat est donc faux avec son angle.
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