Yahoo! utilisera les résultats de Bing à partir de la fin du mois d'août

Il y a pratiquement un an, Microsoft et Yahoo! ont signé un accord pour que les résultats du moteur de recherche du premier soit utilisé pour alimenter le moteur de recherche du second. Un accord inédit négocié dans le but de contrer le géant Google qui a une part de marché de 70% au niveau mondial. Dans certains pays, sa part de marché est largement supérieur à 90%, comme en France.

Depuis plusieurs semaines, Yahoo! teste en interne l'utilisation des résultats du moteur de recherche Bing dans ces résultats. Nous en savons maintenant plus sur la mise en place effectif de cet accord : Yahoo! commencera à utiliser les résultats du moteur de recherche Bing dès la fin du mois d'août ou début septembre. La transition sera progressive est devrait être achevée pour les fêtes de fin d'années.

Pour rappel, Yahoo! et Microsoft ont mis en place un site web traduit en plusieurs langues qui donne toutes les informations sur cette alliance. Il est notamment expliqué deux points essentiels :

Domaines de collaboration de Yahoo! et de Microsoft :

• Les recherches dans les bases de données d'annonces de Yahoo!, de Microsoft et de leurs partenaires respectifs seront associées dans un nouveau marché de recherche unifié.
• Microsoft fera l'acquisition d'une licence exclusive de 10 ans sur certaines technologies de recherche Yahoo!.
• Microsoft sera en charge des infrastructures technologiques qui délivreront les résultats algorithmiques (fournis par Bing) et les liens sponsorisés (fournis par AdCenter).
• La mise en place totale des conditions de l'alliance des moteurs de recherche doit avoir lieu dans les 24 mois qui suivent l'autorisation légale.
• L'équipe des ventes Yahoo! s'occupera uniquement des annonceurs grands comptes, des agences SEO et SEM, les revendeurs et leurs clients, tandis que Microsoft prendra en charge les annonceurs gérant leurs campagnes de façon autonome. En outre, Microsoft adCenter sera la plateforme utilisée pour toutes les campagnes de recherche.

Domaines de concurrence de Yahoo! et de Microsoft :

• L'alliance des moteurs de recherche Yahoo! et Microsoft n'inclut pas les publicités graphiques, les propriétés et produits Web, les adresses e-mail, la messagerie instantanée, ni tout autre aspect des activités des deux entreprises.
• Chaque entreprise conservera sa propre activité de publicité graphique et sa force de vente.
• Yahoo! et Microsoft amélioreront la recherche de leurs propres clients et seront en concurrence en termes d'utilisateurs et de requêtes de recherche.
• Yahoo! et Microsoft proposeront des services à leurs éditeurs respectifs, également connus sous le nom de partenaires de recherche affiliés.
• Yahoo! continuera de regrouper ses partenaires de recherche existants.

Cet accord possède cependant un « couac » qui a récemment été révélé. La filiale japonaise de Yahoo! ne compte pas utiliser les résultats du moteur de recherche Bing mais ceux de Google ! En fait, cet accord est possible car la filiale japonaise de Yahoo! n'est détenu qu'à 33% par le groupe Yahoo! (US). L'opérateur de télécommunication local SoftBank est actionnaire majoritaire avec 40%. L'accord passé avec Microsoft ne pouvait donc s'appliquer. Toutefois, cet accord avec Google permettrait à ce dernier de posséder 100% des part de marché au Japon. Cela pose un grave problème de concurrence que Microsoft n'a pas oublié de souligner. Microsoft restera attentif à la décision des autorités japonaises de la concurrence qui doivent valider ou non ledit accord dans les prochaines semaines.

Aux Etats-Unis, seul pays ou une version complète est lancée, le moteur de recherche Bing gagne constamment des part de marché même si la progression est lente. Cet accord devrait propulser Microsoft sur le devant de la scène puisque Bing va donc avoir approximativement 30% de part de marché à travers le monde. Il n'y a plus qu'à espérer que cela soit suffisant pour persuader l'éditeur de sortir enfin une version complète de Bing dans le monde entier et notamment en France... Vouloir concurrencer Google est une chose, s'en donner les moyens une autre.